Poste 6

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     Place de l’Hôtel de Ville

    Lieu autrefois  des grandes manifestations, notamment des cortèges. Là où arrive la poste. Place sur laquelle donne l’Hôtel de Ville où l’on trouve, en plus de l’auberge,  la salle de Municipalité et le local des archives. Carrefour qui voit le croisement de la route cantonale Le Pont-Le Brassus et la route scierie –  pont de la Lionne. Des photos témoignent de l’importance de cette place malmenée aujourd’hui par une circulation intense  qui a clos son existence d’autrefois plus paisible et plus chaleureuse.

    Jetons un coup d’œil sur l’histoire de l’Hôtel de Ville.

    A l’heure où la commune de l’Abbaye rédige son premier procès-verbal[1], celle-ci ne possède encore aucun bâtiment commun. Les assemblées se font à l’église. Mais il est temps de prendre le taureau par les cornes afin de parer aux nouvelles exigences de la population. On se recommande à LL.EE. pour une aide en vue de l’achat d’un bâtiment public.  

[1] Les comptes sont de beaucoup plus anciens. Les notes les plus anciennes sont de 1576, soit de cinq ans après la constitution de la commune en 1571.

    La réponse, en allemand, est du 21 juillet 1659. On peut supposer qu’elle soit positive, puisque l’on achète derechef le bâtiment et jardin d’Egrège[1] Jonas fils d’Aaron Rochat du dit lieu afin d’en faire désormais la maison de commune. Elle va le rester plus de trois siècles.

[1] Egrège = notaire.

S’y succéderont des tenanciers divers qui pourront bientôt la quitter pour se mettre à leurs fourneaux dans le nouvel Hôtel de Ville construit en 1968-1969.  Celui-ci  accueillera désormais le bureau communal ainsi que les archives.

    L’ancien hôtel de ville est racheté par un privé, puis deviendra bientôt la Croisée de Joux, centre d’accueil pour personnes en difficulté. La prolongation de cette bâtisse historique sur le côté vent, intervient en 2017-2018.

    Notons que l’Hôtel de Ville risqua de disparaître dans les flammes du sinistre de 1966 qui devait mettre à mal le long voisinage du centre du bas du village. On put heureusement maîtriser les flammes  à la limite de son ancien rural et des bâtiments de vent.  

    La poste arrivait sur cette place. L’Hôtel de Ville en constitua d’ailleurs le premier dépôt. Celui-ci fut ensuite déplacé à proximité, maison David-Henri Guignard, toujours sur la place – bâtiment au balcon de bois – . Le troisième dépôt fut chez Isaac-Daniel Bignens, au haut du village, pour gagner ensuite la maison Paul Guignard-Reymond – future maison Clerget – dans le bas.

    On peut encore citer donnant sur cette même place, la Cure, propriété de l’Etat de Vaud,  et à proximité, la pension Reymond.

    Chacune de ces bâtisses mériterait son historique.   

C’est une place encore bien tranquille au début du XXe siècle. On remarque la diligence qui joindra le Pont au Chenit jusqu’en 1920, année où fut créée l’AVJ – Compagnie auto-transport Vallée de Joux -. Le personnage de gauche, avec sa charrette, s’apprête à aller y chercher son courrier. A gauche du grand tilleul, la cure, à sa droite la pension Reymond, et tout à droite, l’école. La vie du village se passe en partie ici.

Développement

Les notables se rendent à l’Hôtel de Ville pour y régler les affaires de la commune. A droite, la cure.
La poste s’arrête en vérité à cette époque-là devant la maison de David-Henri Guignard. L’hiver, la caisse quitte les roues pour retrouver le traîneau. On ne sable ni ne sale les routes en ce temps-là.
Les enfants de l’Abbaye aiment faire cortège. Et si ce n’est pas officiel, ils en organisent d’autres avec passion et selon leur goût. Les mariages enfantins à l’Abbaye émanent d’une longue tradition.
Mariage de Mesdames et Messieurs Gustave Hagen-Simond et Albert Simond-Clot célébré à l’unisson le 20 avril 1920, année ou disparaîtra à jamais la vieille diligence.
Quand il est encore l’heure du cheval. A gauche de l’hôtel, ses écuries.
On l’a signalé plus haut, place encore parfaitement paisible.
La pension Reymond y accueille ceux que l’on nomme encore, non les touristes, mais les étrangers.
L’heure du bitume a commencé. On rebouille à tout va.
25 février 1966. Le drame, la moitié du bas du village disparaît dans les flammes.
L’incendie fut maîtrisé au niveau de la grange et de l’écurie de l’Hôtel-de-Ville qui furent néanmoins détruits après le sinistre.
Peintre inconnu pour une superbe aquarelle. Le village de l’Abbaye dans la magnificence de ses couleurs d’été. Au premier plan, Vers-chez-Collas, au milieu l’école et l’ancienne pension Reymond. L’église est à droite. Ne manque que la tour pour compléter ce tableau idyllique qui vous donnerait vraiment envie d’habiter à l’Abbaye !

Quelques tenanciers

    Liste selon l’IV

    1895 Mme Simond

    1896 Golay-Develey

    1905 Desarzens François

    1910 Idem

    1915 Cuénoud Louis

    1920 Cloux-Guex

    1925 Perrochon L.

    1929 Guignard-Desarzens Eug.

    1930 Idem

    1935 Rochat Léopold

    1937 Muhlethaler Robert

    1940 Idem

    1945 Fuchs Werner

    1950 Haefeli P.

    1955 Idem

    1960 Simond Marcel

    1965 Idem

    1970 Fuhrer F.

    1975 Idem

    1980 Kneuss Michel

    1985 Idem

    1990 Chabloz Pierre-André et Jacqueline

Magnifiques, puissants et très illustres Seigneurs,

    Vos très humbles, obéissants et dévoués sujets, les communiers de l’Abbaye du Lac de Joux, prennent l’hardiesse se présenter devant vous, représentant que depuis l’heureuse conquête de votre Pays de Vaud, ils ont eu de coutume s’assembler dans l’église dud. lieu pour illec résoudre de leur économie publique jusques a il y a environ quatre années, et iceux ayant reconnu par moyen de quelques bons avis que telle pratique n’était décente puisque la maison d’adoration ne doit pas être employée à tel usage, iceux se sont résolus s’en abstenir et ont à cet effet fait leurs assemblées en une maison particulière.

    Or comme maintenant ils ont rencontré l’occasion de s’acquérir une maison pour l’effet que dessus et que il leur serait un peu incommodé de n’en retirer aucun bénéfice, ils vous supplient très humblement qu’il vous plaise d’autoriser leur prétendu acquis en les gratifiant de tant ( ?) que de les ( ?) pour un laud simple et leur concéder la faculté de pouvoir ériger icelle maison en logis public, puisqu’elle peut servir pour les deux usages. Et c’est d’autant plus que plusieurs des forains qui viennent … en hiver de dehors, l’un d’une lieue loin, l’autre de demy lieue, ne savent où aller prendre un peu de feu en attendant l’assemblée, et même plusieurs personnes de considération seront mieux reçues et ordre mieux observé dans un logis public que dans une maison particulière.

     Par quelle bonté et gratification obligerez de plus… les dits suppliants… de plus en plus leurs prières à l’Eternel pour la prospérité et l’incolumité ( ?) de Leurs Excellences[1].

[1] ACA, JA3, de 1659 probablement.