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La Lavandière

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Les fontaines du village de l’Abbaye : la Lavandière

La fontaine du bas, témoignage précieux de la vie d’autrefois, méritait que le Chemin de St. Norbert s’y arrête. D’autant plus qu’ici jamais l’eau ne fait défaut, d’une clarté merveilleuse et bien propre à vous désaltérer au cœur de l’été.

Le projet initial proposait de positionner le vitrail sur son support à l’angle sud-ouest. Cet emplacement nous apparu très vite peu approprié. Que faire ? La place est limitée. C’est alors que survint l’idée de placer le vitrail de la Lavandière dans un dégagement circulaire à pratiquer dans la paroi du couvert de la fontaine, à vent.

Survint alors une seconde idée, celle de déposer le revêtement d’éternit pour le remplacer par une chape de tavillons. Aussitôt dit, presque aussitôt fait. Peu de temps après, un membre de notre comité, Jacques Berney, s’attela à la tâche et put bientôt nous présenter une superbe façade tavillonnée, travail offert gracieusement à son village. Un seul regret pour notre artisan, que les tavillons ne restent pas tels qu’ils se présentent à peine posés, dans leur belle patine dorée.

Malheureusement pour lui, le tavillon vit, subit les effets cumulés du soleil, du vent et de la pluie, et offre bientôt le gris traditionnel de ce type de protection, mais en même temps permet des retrouvailles émouvantes avec l’ancien, alors que les chapes des maisons étaient toutes de ce type. Il n’y a donc rien ici à regretter.

Avec la Lavandière, l’artiste Anne-Lise Vuilloud nous a proposé une œuvre lumineuse, pleine de fraîcheur, bien en rapport avec l’excellence du site.

Les fontaines de l’Abbaye – introduction

Il faut comprendre que pendant une longue période de notre histoire ancienne, tous les éléments constituant une fontaine étaient en bois, bassins, chèvres et tuyaux. Et que ceux-ci, d’une durée de vie limitée, occasionnaient sans cesse des réparations et des frais nombreux. Ici, à L’Abbaye, comme partout ailleurs dans les deux autres hameaux de la commune, la responsabilité du réseau d’eau incombait au village.

La principale faiblesse de la distribution d’eau par le biais des fontaines, consistait en l’usage de tuyaux en bois. Par les grands froids, lors d’hivers rigoureux, l’eau y gelait. Celle-ci étant indispensable, tant pour l’utilisation ménagère que pour l’abreuvage du bétail, on ne pouvait pas attendre le printemps pour les voir reprendre leur fonction. Il arrivait ainsi que l’on doive les déterrer, les dégeler et les remettre aussitôt en place. Ces mêmes tuyaux pouvaient d’autre part se remplir de sable, de mousses et de plantes indésirables, éléments accumulés qui finissaient par interrompre le passage de l’eau. Il fallait à nouveau creuser !

Un spécialiste des fontaines, Mr. Paul Bonard1, dans un historique propre aux fontaines de l’Abbaye, nous fournit des renseignements intéressants :

C’est de Vaulion, vers la fin du 18e siècle, que partirent les premiers bassins en pierre qui devaient apporter une révolution dans la vie d’alors, et qu’on retrouve dans des dizaines de villages. L’Abbaye ne tarda pas à avoir les siens, qui venaient remplacer les anciens en bois, qu’on appelait alors des « auges », de faible contenance et qu’il fallait remplacer souvent. On s’adressa alors au maître carrier Marc Antoine Bignens qui, en trente ans, tailla plus de soixante bassins, dont la plupart existent encore aujourd’hui.

L’auteur avait compté 4 fontaines pour le village :

La grande fontaine (1810), 1955.
La fontaine couverte d’en bas, à deux bassins, 1813, 1863.
La fontaine couverte de la cure, 1838.
La fontaine couverte du côté du Pont, un bassin en ciment, s.d.

Nous rajouterons à cette liste une cinquième fontaine, celle du Moulin.

D’autres détails sur les fontaines de L’Abbaye et sur les fontaines en général